2018_2022 – transformation de la cure du sacré-cœur, lausanne (vd)

maître de l'ouvrage : association paroissiale catholique du sacré-cœur

bâtiment note *3* au recensement architectural vaudois

 

études : 2018 - 2020

réalisation : 2020 - 2022 (3 étapes)

 

collaborateurs : gaëlle jenni, caroline peeters

photos : © dettling péléraux architectes

 

contexte

en 1879, la princesse russe léonille de sayn-wittgenstein-sayn commande aux architectes m. lambert (paris) et l. bezencenet (lausanne) la construction d’une chapelle pour les catholiques du bas de la ville de lausanne.

la configuration est particulière : l’ouvrage est réalisé sous la forme d’une maison bourgeoise avec une chapelle à l’intérieur et, en annexe, des appartements privés et un embryon de presbytère. seule la porte d’entrée, sorte de porche en plein-cintre, trahit la présence du sanctuaire.

plusieurs agrandissements se sont succédé au cours du 20e siècle, avec une transformation lourde en 1972 par les architectes j. dumas et g. de weck.

 

programme

_remettre en état et individualiser les logements de fonction

_améliorer l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite

_réaménager des locaux paroissiaux

 

comment rénover un édifice du XIXème siècle, dans le respect de sa conception en regard de son vieillissement, de l’évolution des usages, de la variation de la notion de confort, de la modification des lois et normes constructives d’aujourd’hui ?

comment en maintenir sa substance?

un des exercices passionnants dans la transformation est de trouver l’union entre l’existant et le neuf au point, parfois, de ne plus rendre cette limite perceptible.

 

trouver un nouvel équilibre

c’est en pondérant et en hiérarchisant l’ensemble des paramètres souvent contradictoires, que l’on converge vers le projet optimal.

la réflexion porte sur la recherche d’un nouvel équilibre, d’une nouvelle unité. la rénovation ne doit pas être le reflet d’une addition de compromis.

 

la retenue : l’économie par le respect de l’existant

une évaluation précise des éléments existants permet de déterminer lesquels peuvent être conservés ou réutilisés (interventions ponctuelles ciblées). dans un projet de rénovation, le souci constant doit être la retenue. savoir quand et où arrêter l’intervention, comment marier l’ancien et le nouveau. avec cette vision, l’essence de l’existant et sa valeur patrimoniale peuvent perdurer et l’économie des moyens est assurée.

 

l’architecte intervient en tant que «metteur en scène» d’éléments de construction dans un «décor» déjà en place. les nouveaux éléments vont entrer en dialogue avec les anciens dans le but d’exprimer les caractéristiques principales des bâtiments et d’en valoriser les qualités.

 

ce dialogue n’est pas mimétique, mais insère des changements et des modifications dans un esprit de reconnaissance et d’intégration des règles fondamentales de composition et de construction des projets antérieurs. les choix de matériaux et les détails de leur mise en œuvre parlent autant de continuités que de contemporanéité, avec des références parfois explicites à l’histoire et à l’état originel des bâtiments.

 

une telle approche nécessite une analyse critique de la durabilité des éléments de construction existants, et de leur possibilité de répondre fonctionnellement et qualitativement aux exigences actuelles, voire de leur capacité d’adaptation. la conservation et la réutilisation de ces éléments limitent les déchets et l’énergie grise investie dans la construction, ainsi que le coût des travaux. les interventions visent en même temps à augmenter les qualités d’usage et les qualités spatiales des bâtiments, et en maintiennent la valeur patrimoniale.